CARITAS DEVELOPPEMENT GOMA
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Sud-Kivu: désormais elles peuvent lire et écrire grâce au projet Femmes en Action

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Au moins 2400 femmes, bénéficiaires du projet Femmes en Action (FEA), sont concernées par la formation en alphabétisation.  Grâce au projet, les femmes et jeunes filles de la RDC et en particulier des zones d’interventions de Kabare, Kalehe, Mwenga et Walikale sont renforcées dans leur accès à l’éducation. Cette initiative est rendue possible par un consortium de deux organismes canadiens la Fondation Paul Gérin-Lajoie et Jane Goodall Institute (JGI) Canada avec le financement d’Affaires mondiales Canada (AMC).

Ongeza, bénéficiaire du projet FEA au centre de formation

Il est 6h30 à Bishulishuli, dans le Kalehe profond, quand Ongeza Kaboho, une mère de famille de 8 enfants entre dans la salle de formation et occupe l’avant dernier banc.  D’un air timide face à la camera de la cellule de communication de la Caritas Goma, Ongeza sort de son petit sac, fabriqué en fils de raphia, un stylo bleu ainsi qu’un cahier. De son index, on peut voir qu’elle commence à faire la lecture en suivant les lignes écrites dans son cahier sur sa leçon apprise la veille.

Au centre d’alphabétisation de Bishulishuli, lancé il y a deux mois par le projet Femmes en Action, une vingtaine de femmes et jeunes filles suivent des leçons en Swahili et les mathématiques.

Ongeza a bien voulu partager sa joie d’apprendre à lire et à écrire et ce, malgré son âge avancé : « Je suis de la communauté de Bambuti et chez nous les femmes ne savent lire ni écrire. Mais aujourd’hui, je fais partie de l’exception grâce au projet Femmes en Action. Avec les deux mois que je viens de passer au centre de formation, je sais déjà lire les voyelles : a, e, i, o et u. Présentement, nous sommes aux liaisons des lettres et voyelles. Et je sais déjà que M+A꓿ ma, M+E= me, M+O= mo. Mon mari est très content de voir que désormais dans la famille quelqu’un connait quelques notions en lecture. Grâce à la formation, je suis capable d’écrire mon nom. Mon soucis est que parfois je confonds encore la voyelle « o » et « zéro » (rire) se trouvant dans mon nom « O »-ngeza. Je me sens extrêmement heureuse de voir que le projet Mwanamke Tenda s’est rappelé de nous femmes en générales (Twa et colon). Merci beaucoup et que Dieu vous bénisse énormément », a déclaré Ongeza.

Exercice sur l’écriture, une apprenante au centre de formation à Bishulishuli

En République Démocratique du Congo et particulièrement au Sud-Kivu, dans les régions de Kabare et Kalehe, des disparités existent encore entre les jeunes filles et garçons par rapport à leur scolarisation. Et même si les écarts entre les taux d’alphabétisation des hommes et des femmes se réduisent grâce au concours des différentes ONG évoluant dans le domaine de l’éducation, dans certaines régions les us et coutumes continuent à mettre un frein à la femme et l’empêche d’accéder aux études, en prétextant que la femme est faite pour les ménages : « la place de la femme c’est à la cuisine ».

Les visites sur terrain dans des centres d’alphabétisation par la Cellule de Communication de la Caritas Goma ont conclu à un succès et un progrès en alphabétisation des Femmes et filles bénéficiaires du projet Mwanamuke Tenda. La capacité rapide d’apprentissage est vraiment louable, a laissé entendre un formateur à seulement deux mois du lancement des formations.

Alliance Dori, la vingtaine d’âge, est camarade d’Ongeza et tout comme elle, elle parle d’un grand changement qui s’opère dans sa vie depuis qu’elle peut lire et écrire :

« La formation se passe très bien, le projet Mwanamke Tenda nous instruit non seulement avec des thématiques sur la protection de l’environnement et le climat, les Activités génératrices de revenus AGR et comment maintenir notre caisse mais voilà qu’il y a aussi l’alphabétisation ainsi que d’autres thèmes transversaux tels que: le Genre, PAES, Santé sexuelle et Reproduction… Les formateurs nous encadrent dans un bon climat sans stress ni honte. Présentement, je sais écrire mes deux noms : Dori et Alliance mais pour les autres, j’ai encore des difficultés. J’avais beaucoup de peine de voir lors des réunions/formations les autres écrire. J’avais aussi une grande peur de pouvoir m’exprimer sachant que je suis analphabète. Maintenant mon cœur est rempli de joie et de gratitude car grâce à cette formation, je me sens importante dans notre société. Nous disons grand merci à la Caritas Goma et qu’elle puisse continuer avec ce projet où la femme a de la valeur ».

Vue du centre de formation à Lushulishuli/Kalehe

Signalons qu’à part l’alphabétisation ces jeunes filles et femmes bénéficient de différentes formations qui leur permettent aujourd’hui de créer leurs propres Activités génératrices de revenus en vue de leur autonomie financière.

Ces initiatives font partie d’un ensemble plus large d’activités visant à renforcer les femmes dans le développement d’activités génératrices de revenus et à les responsabiliser face aux conséquences des changements climatiques. En effet, ces derniers ont un impact considérable sur les activités, principalement agricoles, des femmes bénéficiaires du projet. Les femmes sont alors placées au cœur de l’adaptation aux changements climatiques, à la fois car elles jouent un rôle primordial dans leurs foyers et leurs communautés mais aussi parce qu’elles sont principalement en charge de l’agriculture de subsistance.

Lydie Waridi Kone

Communication

 

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