Des femmes vulnérables formées en saponification et sur la culture des champignons par la Caritas Goma.
C’est le 06, 07 et 08 mai 2024 à Nyiragongo que la Caritas-Développement Goma a formé 120 femmes vulnérables membres de groupes de solidarité en saponification et en culture des champignons. Objectif : autonomisation et le relèvement économique des femmes déplacées. Un objectif qui rentre dans le cadre du projet ‘’Soutien aux personnes vulnérables déplacées dans la périphérie de Goma, avec une attention particulière aux femmes’’, sous l’appui financier de Misereor.
C’est 10h du matin, heure de Goma que Faustin Ngumbi, Coordonnateur adjoint de la Commission Diocésaine Justice et paix de la Caritas-Développement Goma, prend la parole devant tous les apprenants et déclare ouverte cette formation. Dans son allocution celui-ci a laissé passer un message selon lequel bien que les conséquences des conflits armés frappent les communautés dans leur ensemble, elles affectent plus particulièrement les femmes et les filles du fait de leur statut social et de leur sexe. Les parties impliquées dans des situations de conflit pratiquent souvent le viol des femmes et ont parfois recours au viol systématique comme tactique de guerre.
En dépit de ces actes, les femmes ne doivent pas simplement être perçues comme des victimes de guerre. Elles assument aussi un rôle clé en assurant la survie de leurs familles pendant ces périodes de troubles et de destruction et sont particulièrement impliquées dans les mouvements de défense de la paix aux niveaux élémentaires, sensibilisant leur communauté à une culture de la paix. Elles restent, cependant, absentes des négociations de paix, a renchéri Faustin Ngumbi.
C’est alors que Enock Kasaï, Facilitateur principal de ladite formation a expliqué les avantages d’apprendre à planter les champignons qui sont :la protection de la nature longuement détruite, la lutte contre le déboisement puisque c’est une culture qui produit la nourriture sans pour autant détruire l’environnement ; le corps et la nature, génère l’argent dans peu de temps (récolte en un mois), le relèvement économique ainsi la préservation d’une bonne santé.
L’importance des champignons est de purifier les corps des toxiques, prévenir le cancer, traiter l’oubli, renforcer le sang dans le corps, renforcer le système immunitaire, riches en vitamine B et efficaces contre la malnutrition, a ajouté Enock Kasaï.
Pourquoi de l’apprentissage de la culture des champignons, champignon quid, types de champignons, comment planter les champignons, étapes et matériels nécessaires, savon quid, origine du savon, importance du savon, type de savons sont là les points qui ont fait objet de cette formation.
« J’ai apprécié cette formation parce que même quand nous allons revenir dans nos milieux respectifs, nous continuerons toujours à faire de la culture du champignon notre travail et nous espérons que la vie ira de l’avant. Mon corps bénéficiera des champignons comme nourriture, médicaments et activité génératrice de revenu, une activité qui vient m’aider à combattre la pauvreté. Avec mes 8 enfants, nous n’allons pas souffrir de la malnutrition », a déclaré Divine Clémence, déplacée de guerre en provenance de Rutshuru et résident dans le camp de déplacés Kahembe.
Pour Kasai Germaine, déplacée en provenance de Kibumba s’est martelée sur l’adage qui dit donne-moi du poisson j’en mangerai mais si tu m’apprends comment pêcher n’aurai plus jamais faim.
« Je remercie Misereor et Caritas Goma qui viennent de nous apprendre à travailler. Ceci vaut mille fois que de nous donner des vivres qui finissent dans peu de temps et nous tombons encore dans la famine. J’ai appris la saponification et la culture du champignon. De mon côté j’ai beaucoup plus apprécié la formation du champignon et je m’en approprie déjà parce qu’après cette formation je vais aussi commencer à le faire avec mes enfants. Après chaque récolte, je vais vendre en contrepartie d’une somme d’argent qui m’aidera à subvenir aux besoins de mon ménage. A mon retour à Kibumba, je vais aussi former mes frères et sœurs, mes voisins, amis et connaissances sur cette matière en vue du développement de tout notre milieu. Je sais aujourd’hui différencier le champignon poison des autres champignons à manger et médicaments. C’est pourquoi pour sauvegarder ma santé, celle de mes enfants et de toute la communauté, je vais faire la culture des champignons nourriture et médicaments. J’ai aussi apprécié la saponification car avec le savon nous allons garder propres nos milieux de résidence, nos tentes, nos habits, nos corps mais aussi à en faire une source de revenu. Je remercie la Caritas Goma et son partenaire Misereor pour le grand soutien qu’ils nous apportent ».
Des pratiques de fabrication de savon et de préparation de semences des champignons ont eues lieu et ont permis à chaque participant de bien assimiler la matière en mariant cette pratique à la théorie apprise. Pendant cette pratique, les apprenants ont produit 50 kg de savon de lessive qu’ils ont eu à découper en plusieurs savons qu’ils vont vendre après le cycle de production. Ils ont ensuite fabriqué plusieurs sachets de semences de champignons qu’ils utiliseront, a précisé Nicole Mwema, Facilitatrice de la formation sur la savonnerie.
Signalons qu’après cette formation théorique et pratique, les apprenants seront appuyés en matériels de fabrication savon et de la culture des champignons par la Caritas Goma. Et à leur tour, dans les différents groupes respectifs, vont le faire régulièrement et en faire une activité génératrice de revenue.
Angèle Buke
Cellule de communication