Caritas Goma s’engage dans la pisciculture et l’élevage des insectes comestibles pour un relèvement économique
Dans l’optique de booster l’autonomisation de la femme, Caritas Goma met en œuvre un projet de pisciculture en faveur de femmes, membres des groupes SILC à Goma et à Kiniezire. Ce projet appuyé par CAFOD, s’étendra sur une période de 12 mois à dater de janvier 2022.
La plupart de femmes accompagnées dans le quartier lac vert, dans la ville de Goma, ont été rencontrées dans une situation où elles ne pouvaient pas accéder à un petit financement pour le développement de petites activités économiques. Grâce à la Caritas, ces femmes épargnent de l’argent chaque semaine et accèdent aux crédits internes dans leurs groupes. Aujourd’hui, il est nécessaire d’apprendre à ces femmes d’autres moyens novateurs pour créer la richesse et ainsi éviter la dépendance, c’est ainsi que la Caritas Goma a opté pour le projet de pisciculture et élevage des insectes comestible qui permettra aux femmes accompagnées, membres des groupes SILC de se prendre en charge grâce aux revenus de la vente des poissons élevés par elles-mêmes dans des cages flottantes, dans des bacs hors sol ainsi que la vente des insectes pour nourrir les humains ainsi que les animaux.
Partant des études de faisabilité, la baie de Kiniezire a été ciblée pour l’installation de deux cages flottantes car elle présente des potentialités énormes pour relever facilement l’économie des familles en besoin.
L’élevage en cage consiste à élever des poissons dans des cages flottantes construites à partir de nappe d’un genre très proche de celui du filet et placées bien au-dessus du fond d’un lac ou d’un réservoir. Les principaux avantages de ce système, par rapport aux structures en étang et en bac, résident dans l’adaptabilité de la structure et l’utilisation directe de l’eau du milieu naturel. La conception et la construction des cages doivent tenir compte des conditions locales (vent, vagues et prédateurs) et des possibilités d’utiliser des matériaux locaux.
Contacté par la cellule de Communication, René Mushamuka, gestionnaire dudit projet au sein de la Caritas Goma prouve que le projet prévoit semer 18400 poissons de l’espèce tilapia nilotica dans deux cages flottantes ainsi que 600 poissons de l’espèce clarias dans des bacs hors sol au niveau des ménages à Buhimba, sauf imprevus, la production des poissons attendue au bout de 7 mois est de 10 tonnes. Cela permettra aux bénéficiaires de booster leur économie et leur auto-prise en charge. Poursuivant, le gestionnaire du projet a aussi révélé qu’une unité de production des insectes black soldier fly (mouches soldats noires) et grillons sera construite à Goma et les femmes vont apprendre l’élevage des insectes comestibles pour nourrir les humains ainsi que la fabrication de la nourriture pour les animaux (poules, poissons, porcs et autres animaux de compagnie), et la capture des sauterelles. Avec l’élevage des insectes BSF, les déchets organiques seront collectés dans les ménages de la ville de Goma pour nourrir les larves, après production des larves des BSF, les déchets seront déjà transformés en fumure organique pouvant être utilisée comme engrais organique naturel pour fertiliser le sol, ce qui contribuera aussi à la protection de l’environnement.
A Kiniezire où les cages flottantes du projet sont installées, Tumaini, une bénficiaire du projet et mère de 11 enfants est l’une des femmes qui collaborent avec les autres bénéficiaires du projet à Goma. Leader de son état, elle sensibilise les autres membres de la communauté pour le bon suivi du projet et sa durabilité : « ce projet vient nous relancer économiquement , nous devons en tirer profit par notre implication. C’est la première fois que les femmes se lancent dans la pisciculture dans notre milieu, c’est vraiment une bonne opportunité pour nous. Nous allons mettre toute notre énergie pour avoir un bon rendement dans le délai car, le poisson fournit des protéines animales de très bonne qualité pour la consommation humaine. Nous sommes convaincus « la pisciculture fournit un revenu supplémentaire à l’exploitation agricole».
Signalons qu’actuellement la demande en poissons marins augmente sur les marchés du jour le jour et les ressources subissent de fortes pressions. Ces deux facteurs continuent à faire monter le prix du poisson, tendance peu susceptible de s’inverser. Cette demande pourrait augmenter les chances de viabilité de la pisciculture marine dans et sa contribution, comme d’autres secteurs de l’aquaculture, à la sécurité alimentaire de la région.
Augustin Kandi-Da, CellComm/ Caritas Goma