C’est dans le cadre de son projet intitulé « Projet Intégré Nutrition et Santé (PINS), dans les Zones de Santé de Kalehe et Kirotshe» (PINS), que la Caritas Goma a procédé à la récolte des données informationnelles sur les problèmes communautaires afin de contribuer à la recherche des solutions et de dégager les responsabilités de chaque partie prenante à travers des accises communautaires dans 31 villages ciblés dans la zone de santé de Kirotshe.
Depuis deux décennies, la République Démocratique du Congo fait face à une situation nutritionnelle, sanitaire et d’autres domaines dans différents secteurs de la vie des communautés locales. Cette situation nécessite des accises communautaires qui permettent de réunir l’ensemble des communautés en vue de dégager les problèmes, la proposition des solutions et responsabilités de chaque partie pour un développement durable.
En vue de contribuer aux efforts du Gouvernement congolais dans la lutte contre la malnutrition en RDC et particulièrement dans les provinces du Nord, la Caritas CONGO, avec l’appui financier de la Coopération suisse (DDC), met en œuvre un projet PINS dans les Zones de Santé de Kalehe et Kirotshe. Ce projet qui s’inscrit dans le cadre général du plan national de développement sanitaire et le plan stratégique national multisectoriel de nutrition à travers un engagement commun du Gouvernement congolais et ses partenaires techniques et financiers, a pour but principal de contribuer à la réduction de la mortalité et la morbidité de la population.
A Bweremana, pendant les assises communautaires, le gestionnaire dudit projet André Akilimali a explicité la mission que poursuit la Caritas Goma dans la zone concernée : « Par ce projet, nous visons ainsi l’augmentation de la couverture et de l’accès aux Structures offrant des soins et services de santé de qualité globaux et continus dans la Zone de Santé de Kirotshe à travers des interventions des soins de santé primaire ; Eau Hygiène et Assainissement et sécurité alimentaire ».
Par focus-group, des points de vue sur certains aspects de la mise en œuvre de ce projet multisectoriel ont été recueillis en se basant sur la connaissance de la malnutrition, les attitudes de la communauté vis-à-vis des maladies hydriques, la sécurité alimentaire et alimentation du nourrisson, l’hygiène,…
Nyota Furaha, participante communautaire et mère de 11 enfants révèle les causes de la malnutrition dans son village de Sake : « C’est par grâce que nos enfants mangent une fois par jour à cause de notre état de vulnérabilité. Nous mangeons la quantité et non la qualité, c’est ce qui génère le ‘’bwaki’’ ( mal nutrition) chez mes enfants et surtout ceux qui ont moins de cinq ans. Nous espérons qu’avec l’accompagnement de Caritas Goma nous trouverons une solution ». De son coté, Josué Bauma, Infirmier Titulaire au centre de santé de Bweremana lance un plaidoyer pour la prise en charge des enfants malnutris : « le problème de la malnutrition dans nos airs de santé est crucial. Nous avons une carence des intrants appropriés pour gérer ces cas ; et pire encore, nombreux meurent par manque de nourriture : aliment de construction, aliment énergétique, aliment de protection,… nous aimerions solliciter à nos bienfaiteurs d’appuyer les structures sanitaires des intrants adéquats pour une prise en charge y relative »
Pour sa part, Emma Zaburi experte en nutrition et diététique affectée dans le projet PINS estime qu’il faut amorcer avec les potentialités locales : « la pauvreté est tellement palpable qu’il est difficile de trouver un ménage capable de donner aux enfants un plat familiale composé des aliments à quatre étoiles : fruits, légumes, viande et/ou poisson, des tubercules,…. Il est même très rare de trouver des intrants appropriés pour les enfants malnutris. La Caritas Goma a initié aux paysans à la culture des légumineuses, céréales, légumes,… dans tous les 31 villages ciblés par le projet. C’est pourquoi, nous apprenons aux mamans comment prévenir la malnutrition à travers les potentialités locales. C’est par exemple le lait fait d’arachide, de soja, la bouillie du riz ; la culture des produits maraichères,…. Nous pensons qu’avec cela nous pouvons prévenir tant soit peu la malnutrition ».
Signalons que dans les 31 villages concernés, il y a des femmes volontaires formées par la Caritas Goma qui, à travers les visites à domicile de porte à porte, sensibilisent les ménages à l’hygiène, aux pratiques culturales utiles, à la sécurité alimentaire,… pour prévenir la malnutrition et booster le changement de comportement.
Augustin Kandi-Da
Cellule de Communication/ Caritas Goma