Des représentants des associations paysannes formés par la Caritas Goma sur la réduction et la gestion des risques de catastrophes (RRC) à Minova.
Du 24 au 25 septembre 2024, il s’est tenu, à la paroisse Bobandana de Minova, dans la salle du centre de formation en métiers, un atelier de formation des délégués des associations paysannes (AP) et de la coopérative des AP (CAP TUINUKE) sur la réduction des risques de catastrophe (RRC) et élaboration d’un plan communautaire « RRC » pour la zone de Minova ; l’objectif étant de prévenir et de réduire les risques qui découlent des catastrophes auxquelles font face les populations de cette zone.
Depuis un moment, les partenaires au développement s’inquiètent sur le fait que d’importants investissements humanitaires sont effectués au bénéfice des populations vulnérables mais des aléas et catastrophes viennent saper, voire réduire à zéro ces investissements, notamment au niveau des ménages bénéficiaires. Ainsi, des familles entières repartent souvent à zéro en termes de moyens de subsistance, d’habitat, etc. Ce qui met en mal la résilience et le relèvement économique durable des communautés locales.
Pour minimiser l’impact de ces aléas et catastrophes sur la vie des populations à Minova, une zone montagneuse réputée à haut risque pour des aléas et catastrophes naturelles, le programme TUINUKE « Protection & Moyens de subsistance durables », avec le financement d’Australian Aid et de la Caritas Australie, est en train de renforcer les capacités des participants communautaires sur la réduction des risques de catastrophe (RRC).
Pendant ces renforcements, il a été question de parler sur le changement climatique et de ses manifestations dans nos milieux (érosions et glissements de terrain, inondations, sècheresse, perturbations des saisons, etc.) ; de la cartographie des aléas et catastrophes récurrents dans la zone (étendue de la paroisse) de Minova ; des conséquences de ces aléas et catastrophes, y compris sur les moyens de subsistance ; des pratiques indigènes en place qui ont aidé nos aïeux de prendre soin du sol, de la nature, de l’environnement ; des actions à prendre, à priori, en amont, pour minimiser ou réduire les risques et l’impact de ces aléas et catastrophes sur la vie des paysans.
Ensuite, un plan communautaire de réduction des risques de catastrophe (PC-RRC) a ainsi été mis en place avec notamment des actions à mener avant, pendant et après une catastrophe. Les aspects de prévention par la sensibilisation (éducation), par un mécanisme d’alerte précoce (y compris un arbre de communication) ont été développés autour principalement de l’agriculture et de l’élevage.
Pour Monsieur Willy FUNDO, président de la coopérative agricole CAP TUINUKE/ Minova : « Cette matière est très importante dans la mesure où Minova est une zone montagneuse avec beaucoup de risques et de catastrophes. Très souvent, nous attribuons la faute à l’Etat congolais, même pour des choses que nous pouvions faire nous-mêmes, notamment en matière de prévention des risques. Nous remercions énormément la Caritas Goma qui vient de nous outiller afin que nous soyons plus vigilants, plus prévoyants, afin d’éviter de tout perdre en cas de catastrophe, comme par le passé. Cette matière nous met face à notre responsabilité et nous rappelle que cette question concerne tout le monde car chacun de nous peut, à quelque niveau et de quelque manière que ce soit, contribuer à la lutte contre le changement climatique. »
Ainsi donc, les participants ont eu des discussions très enrichissantes dans la mesure où cette matière est liée à leurs activités quotidiennes, à leur vie d’agriculteurs. Ils ont échangé sur les bonnes et les mauvaises pratiques en agriculture, élevage, cuisson (etc.), et ont pris des résolutions importantes en termes de changements et d’actions à prendre. Ces délégués vont à leur tour effectuer des sessions de restitution auprès de leurs pairs, sous la supervision de la coopérative CAP TUINUKE/ MINOVA et sous le suivi du Superviseur local du programme à Minova.
Jeannot Kassa
Program Manager TUINUKE