CARITAS DEVELOPPEMENT GOMA
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La Caritas Goma engagée dans la lutte contre les violences domestiques

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Depuis des années, la Caritas-Développement Goma s’est impliquée dans la prise en charge des personnes victimes des violences domestiques à Minova(Sud-Kivu) et Sake, Mugunga, Kitshanga, Kiwanja et Bunagana(Nord-Kivu).;  cela dans le cadre du projet prévention et lutte contre les violences domestiques faites aux femmes dans Les Grands Lacs, financé par Secours Catholique.

Le phénomène des violences domestiques date de longtemps et semble être plus courant en Afrique suite à des us et coutumes qui favorisent une catégorie des personnes par rapport à une autre. Des personnes victimes des dites violences sont souvent butées à des conséquences graves et des troubles qui peuvent être de forme physique, psychologique, sexuelle, économique, etc.

Vu les nombreuses conséquences résultantes de ces pratiques, depuis 2016, la Caritas-Développement Goma s’est impliquée en assurant un accompagnement psychosocial, juridique, médical et réinsertion économique aux personnes victimes des violences domestiques.

A travers ledit projet, plusieurs ménages et personnes ont été sauvés de différentes formes de violences domestiques qui leur étaient infligées par leurs partenaires, parents, enfants, …

C’est le cas d’Espérance Mubawa, mère célibataire âgée de 35 ans qui relate son histoire : « « J’ai passé une enfance pas facile suite à des violences domestiques que je subissais de mon père. Dans ma famille, seuls les garçons avaient droit aux études ; les filles étaient considérées comme de bonnes à rien destinées à faire le ménage. Un moment donné, il avait distribué ses biens juste aux enfants garçons et a nié ma présence dans sa famille. Son manque de considération à mon égard m’a fait tellement souffert. Je n’ai pas vraiment été patiente, le père nous avait délaissé ; notre mère et nous les filles. Trouver de la crème, le vêtement, les chaussures c’était difficile pour vu que nous n’avions personne qui puisse le faire pour nous. Alors, comme le papa ne nous prenait pas en charge chacune a été obligée d’aller se débrouiller comme elle le peut. C’est comme cela que je me suis faite rendu grosse d’un homme ayant presque un même âge que celui de mon père. Informée que je suis enceinte, mon père m’a alors bien nié disant qu’il va me jeter dans le lac puisque je viens d’aller à la contre de ses vœux, de la culture familiale.

Je n’avais pas où aller, je dormais souvent chez les amies de ma mère jusqu’à ce que j’ai accouché dans ces mêmes conditions. J’ai contacté l’homme avec qui j’ai eu cette grossesse, celui-ci a voulu rencontrer ma famille pour payer toutes les dépenses liées à la grossesse. Face au vœux de cet homme mon père n’a pas été réceptif. C’est à ce moment-là que j’ai eu à rencontrer la Caritas Goma, j’ai bénéficié des conseils et orientations de Mama Emma, notre conseillère à la maison d’écoute, qui a ensuite visité et conseillé mon père, nous nous sommes demandés pardon et je rejoins la famille. Merci aux Caritas Goma et France pour leur accompagnement ».

Rencontrée à Minova, Florentine Byenda, mariée et mère de 9 enfants a raconté la misère qu’elle a traversé dans son foyer depuis son mariage lors d’un entretien avec la Cellule de Communication de la Caritas Goma : « « Je suis victime des violences conjugales. Depuis que je me suis mariée avec cet homme, je n’avais jamais eu la joie puisque j’étais gravement blessée, malmenée, battue, discriminée par lui. Je n’avais droit à aucune parole dans la maison, je ne recevais rien venant de lui, même lorsqu’il récoltait de son champ il ne pouvait rien m’amener. Je n’avais jamais été heureuse puisqu’il ne souciait pas de moi, même le rendement de son champ je ne voyais rien. J’étais battue le matin, à midi et le soir. Et cela c’est depuis la naissance de mon premier enfant jusqu’au septième et à peu près 15 ans de vie commune de violences.

On trouvait à manger difficilement, heureusement dans la vie en chefferie on peut ne pas avoir l’argent sur soi mais on va quand même trouver quelque chose à manger dans des champs où on peut y trouver la banane Plantin par exemple. Je mangeais cela toujours en larmes aux yeux, je ne pouvais pas me procurer d’habits, de crème, je vivais vraiment dans la misère.

Quand j’ai rencontré la Caritas à travers Mama Emma, je lui ai parlé à propos de la souffrance que je traverse, elle m’a reçue et j’ai passé la nuit chez elle ce jour-là. Le lendemain elle m’a accompagnée chez moi et à travers ses conseils mon mari m’a encore reçue.

J’exhorte toutes les femmes de dénoncer ces genres de pratiques chaque fois qu’elles subissent de violences conjugales, parce que si je n’étais pas arrivée à cette étape-là de m’en aller dénoncer je ne serai plus peut-être aujourd’hui avec mes enfants, je serai d’un côté et eux de l’autre côté.

C’est pourquoi il y a un adage havu qui dit « wakasha nyagira kanafira mugi » le fait de ne pas dénoncer peut même amener à la mort. Je dis merci pour les conseils et le cash nous fournis par le projet ».

Ce projet qui lutte contre les violences domestiques joue un très grand rôle de la résolution pacifique des problèmes dans plusieurs foyers, ménages, entre plusieurs personnes et guérit, soulage les souffrances engendrées par ces violences ; nécessite encore un grand appui de la part de ses partenaires pour élargir son champs d’action en vue de guérir des milliers de personnes qui sont dans le besoin.

Signalons que ce projet est exécuté dans trois pays de la région des Grands Lacs, dont la République Démocratique du Congo, Le Rwanda et le Burundi et a connu un renouvellement pour une période allant de novembre 2022 au 31 décembre 2025.

 

Angèle Buke

Cellule de Communication

 

 

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