Du 28 août au 1er Septembre 2023, le Staff du Programme Tuinuke a organisé, à Minova, une Mission d’évaluation et d’audit de la Coopérative des Associations Paysannes-Tuinuke et renforcement des capacités du nouveau comité élu sur la gestion d’une Coopérative en tenant compte des réalités locales. La Caritas Goma appuie la coopérative CAP Tuinuke qui à son tour appuie les Associations paysannes qui à leur tour appuient leurs membres individuellement.
Ce programme qui vient en appui aux efforts de la communauté locale constituée des différentes couches de la population ; les hommes, les femmes, les personnes en situation d’handicap, les victimes de violence sexuelle, les personnes vivant avec handicap, les personnes vivant avec VIH, dévoilent déjà son impact.
Pour cette occasion, un outil de gestion informatique et de suivi des micro-crédits a été mis en place avec un serveur qui est contrôlé à Goma. La mission a dégagé des points forts et points faibles ainsi que des recommandations pour amener les membres de la CAP Tuinuke/ Minova à améliorer leur gestion et leur performance. Signalons que cette CAP-Tuinuke regroupe 13 Associations paysannes. Elle gère des flux monétaires variant entre 5000 et 11000$ d’épargne par cycle de micro-crédits. Grâce à l’accompagnement de la CAP Tuinuke, 8 associations paysannes sur les 13 que compte le programme à Minova parviennent déjà à prendre en charge elles-mêmes le coût de location de leurs champs communautaires depuis plus d’une année.
Jeannot Kasa, gestionnaire du programme Tuinuke a montré le but visé par la Caritas Goma en créant une association paysanne dans le territoire de Nyiragongo : « Nous avons choisi de créer cette coopérative des associations paysannes dans le territoire de Nyiragongo car c’est une zone à vocation agricole, c’est un milieu rural accessible et productif. Ce programme compte appuyer cette opération avec un fond déroulement pour permettre aux participants communautaires d’avoir facilement accès aux crédits capable de les aider à développer leurs activités génératrices de revenus ».
Par ailleurs, le programme dote les associations paysannes de géniteurs (chèvres et moutons) selon la demande locale (opportunité de marché et d’alimentation) et l’adaptation au climat. Cette année, le programme a organisé une foire à géniteurs à Minova pour cette cause ; ceci, en invitant toute personne désireuse de vendre des géniteurs, de les présenter sur un site selon un programme précis. C’est par là que chaque association paysanne a choisi librement (à travers un petit comité) ses chèvres et moutons en appréciant sur place la qualité.
Cette approche a généré des avantages communautaires qui affermissent un développement local, entre autres : permettre aux participants communautaires de choisir la race des géniteurs les mieux adaptés au climat, et ce, de manière entièrement participative et démocratique ; limiter les frustrations et plaintes face aux risques de mauvais choix de géniteurs (la responsabilité est ainsi partagée entre membres) ; injecter une masse d’argent au sein de la communauté, sur le marché local.
Selon David Mukisa, field officer et chargé des activités génératrices de revenus au sein du programme, l’élevage associatif (en sous-groupes au sein des AP) est encouragé par le projet car, « progressivement, au fur et à mesure que les géniteurs se multiplient, chaque participant communautaire (PC) devient propriétaire de son propre cheptel. Certains vendent une partie de leur élevage pour payer les frais scolaires des enfants et répondre aux besoins primaires de la famille. L’objectif est de les amener à créer la richesse en diversifiant les sources de revenus (champ, élevage, petit commerce, etc.) ».
Le projet Tuinuke représente une lueur d’espoir pour les agriculteurs et les communautés rurales en quête d’un avenir meilleur en leur offrant des opportunités de créer des activités génératrices de revenus. On le voit déjà, les paysans sont contents de ce programme ; grâce à l’accompagnement reçu, ils parviennent déjà à se prendre en charge eux-mêmes et sont de plus en plus autonomes et réorganisés malgré leur situation fragile, et les agriculteurs sont soutenus dans leurs transition vers le model agricole plus durable et rentable.
Kandi-Da Augustin, Gracia Midagu, Daniella Aganze / Cellule de Communication